David en balade 2

David en balade 2

Equateur - Panama

EN TRANSIT : L'EQUATEUR

VINGTIEME ETAPE : LE PANAMA

 

Du 16 au 18 septembre 2008 en Equateur. Court trajet de la frontière péruvienne à la grande ville portuaire de Guayaquil pour prendre le prochain cargo. Message personnel pour Mario, chef de Penser A Manger à Cona-Cry : "Tu as raison, ce n'est vraiment pas le meilleur coin d'Equateur, encore que la municipalité de Guayaquil fasse de gros efforts d'amélioration du bord de fleuve".

 

Du 19 au 22 septembre en mer sur un porte-conteneurs, de Guayaquil à Colon (Panama). Il s'agissait de passer de l'Amérique du Sud à l'Amérique Centrale en contournant la sulfureuse péninsule Colombienne du Darien ; mais aussi de traverser le fameux canal de Panama. Où comment joindre l'utile à l'agréable.

 

Du 23 au 30 septembre au Panama. Visite des écluses du canal et de Panama-city. Puis descente jusqu'à Yavisa, dernier village fréquentable tout au bout de la route Panaméricaine, à 40 km de la Colombie. La route s'arrête là, et les visiteurs itou car le tronçon de jungle jusqu'à la frontière est notoirement peuplé de brigands cocaïnomaniaques et autres FARC-eurs colombiens. Du coup, retour sur Panama-city puis trajet vers le Costa-Rica.

 

 

Embarquement sur le Buxfavourite

Montée à bord à 23h, après les inévitables démarches administro-douanières. Une partie du déchargement des conteneurs en provenance d'Europe va s'opérer toute la nuit. Faute d'installations lourdes dans le port de Guayaquil, le déchargement s'effectue à l'aide des petites grues du cargo et d'une grue mobile à quai, ce qui prend des heures. Bon, les gars, merci de graisser les câbles et de ne pas faire trop de bruit, car ma cabine au cinquième étage du château donne sur l'avant !

 

 

Le Buxfavourite en action quelque part

Merci à l'illustre inconnu pour cette vue d'ensemble.

 

 

Manoeuvre de retournement du Buxfavourite

Au petit matin toujours à Guayaquil, il ne s'agit pas de prendre de l'élan pour sauter le pont droit devant, mais plutôt de faire faire un laborieux demi-tour au navire pour décharger/charger les conteneurs sur babord (= du côté gauche). En effet, les grues disponibles sur le quai ne sont pas assez grandes pour travailler sur toute la largeur du cargo. Pour arranger le tout, à l'image de Bordeaux, le port de Guayaquil ne donne pas sur l'océan, mais sur un fleuve relativement étroit et peu profond : le Rio Guayas. Manoeuvrer un bébé de 208 mètres de long sur 30 m de large et 11 m de tirant d'eau, avec un fort courant, exige donc une certaine dextérité. Et de la synchronisation, car le pilote du port monté à bord du navire dirige également par radio deux remorqueurs d'appoint. Ah, c'est un métier !

 

 

Remorqueur de poupe

Vas-y, pousse moi, j'te dirai rien !  Allez, encore un petit effort et nous revoilà à quai.

 

 

Commandement du ré-accostage à Guayaquil

Sur l'aileron de passerelle babord du Bux, à environ 25 mètres de haut juste à l'aplomb du quai, le Commandant Szerszen (comme ça se prononce, c'est Polak) manoeuvre le navire du bout des doigts, selon les instructions du pilote (en fluo). Il faut jouer avec le courant du fleuve et les forces d'inerties du navire pour accoster en douceur sans rien casser. Pas droit à l'erreur.

 

 

Fixation des sécurités de l'ancre

Une fois bien amarré à quai, on peut bloquer l'ancre levée car on n'en a plus besoin. Celle-ci était prête à être larguée au cas où la manoeuvre fluviale aurait... mal tourné !  Comme à bord du M.O.L. Wish en mars, les matelots et techniciens sont philippins, et les officiers supérieurs allemands ou nordiques. 20 bonshommes en tout. Le mélange a l'air de bien fonctionner.

 

 

Déchargement du Buxfavourite à Guayaquil

C'est donc à présent au tour des conteneurs du côté gauche d'être déchargés/chargés. Ca prendra une bonne demi-journée avec ces grues d'appoint.

 

 

Déchargement vu du quai

Normalement, je ne suis pas supposé me trouver ici, au milieu des machines qui vont et viennent. Mais l'appel à photo était irrésistible.

 

 

Chargement des cales

Je ne suis pas supposé non plus me trouver là, entre le bord de la cale ouverte de 10 mètres de fond et les 30 tonnes du conteneur qui y descend. On ne dira rien à l'assurance ! Les dockers du port en tenue orange sont à bord pour assurer les fixations des conteneurs, mais également pour guider le grutier car l'espacement entre les boites n'excède pas 5 cm.

 

 

Le chateau vu d'en bas

J'ai profité de l'absence de conteneurs pour grand-angler le château : la partie habitable du Bux. Certains cargos disposent d'alvéoles, comme ici en bas, pour faciliter l'empilement et la stabilité des boites.

 

 

Nettoyage du pont au jet

Vue opposée à la précédente : le pont pris depuis la passerelle. Une fois en mer, on a le temps de tout nettoyer et remettre en condition avant la prochaine escale, en l'occurrence Colon dans trois jours, où de nouveaux conteneurs à destination de Hambourg viendront occuper les alvéoles libres.

 

 

Bibi sur la plage avant du Buxfavourite

C'est à l'avant du bateau, loin de la zone de vie, que sont rangés les conteneurs dangereux, tels que ces citernes de produits chimiques qu'il ne vaut mieux pas enflammer. Comme il n'y a aucun moteur ou frigo par ici, c'est aussi l'endroit le plus calme du navire.

 

 

Ancre et étrave du Bux

Un rayon de soleil au large de la Colombie a été mis à contribution. Pour la petite histoire, j'ai tout le buste penché au delà de la rambarde, et un matelot (de confiance) me retient par la ceinture du pantalon !

 

 

Salle des machines du Bux

Les machines ressemblent d'autant plus à celles du Wish (voir article sur l'Océan Indien) que les deux navires sont sortis des mêmes chantiers Sud-Coréens à trois ans près. Le Bux est un peu plus récent et plus petit. Question fournaise et bruit d'enfer par contre, c'est kif-kif.

 

 

Atelier du Bux

A côté de la salle des machines, se trouve cette mini usine où l'on peut réparer/décaper/poncer/percer/presser/plier/couper/ajuster/souder/limer à peu près tout. Au centre : le troisième officier mécanicien (philippin) qui m'a gentiment guidé pendant cette visite pour malentendants : casques anti-bruit vissés sur les oreilles et toutes les explications par langage des signes ! 

 

 

Traversée du lac Gatun

Retour à l'air libre pour passer aux choses sérieuses : le canal de Panama. La première partie des écluses, côté Pacifique, a été franchie à 3h du mat. C'est malin, je dormais !  Sur la photo, le lac artificiel de Gatun se trouve au centre des 70 km du canal interocéanique. C'est la partie la plus large et la plus haute du canal, à 30 mètres au dessus de l'océan. Son eau douce en provenance des montagnes alentours sert à alimenter les écluses. On aperçoit ici les bouées vertes qui balisent le chenal. Pour éviter les accrochages sur cette mini autoroute, le trajet dans l'ensemble du canal est à sens unique alterné toutes les 12 heures : vers l'Atlantique le matin comme ici ; puis vers le Pacifique l'après-midi.

 

 

Montée des dockers

A l'approche des écluses de Gatun, qui séparent le lac artificiel de l'Atlantique, une dizaine de dockers grimpent à bord pour assurer les amarres.

 

 

Arrivée aux écluses de Gatun

Deux jeux parallèles de trois écluses permettent à deux navires de descendre simultanément les 30 mètres de hauteurs séparant le lac Gatun de l'Atlantique (ou de monter, si l'on vient en sens inverse l'après-midi). Le cargo ici devant est poussé dans la première écluse de gauche. Le Buxfavourite passera dans celle de droite.

 

 

Ecluses de Gatun

Le cargo à côté est déjà en train de descendre la première des trois écluses. Le Buxfavourite, quant à lui, est encore en train de se positionner. Chaque écluse mesurant 305 x 33,5 m, le Bux dispose de 1,7 m de marge en largeur de part et d'autre.

 

 

Ouverture d'écluse à Gatun

Le cargo voisin s'est positionné dans la deuxième écluse, derrière l'édifice blanc et bleu. Le Bux, qui vient lui aussi de descendre 10 mètres, peut s'engager à son tour dans l'écluse suivante. Le navire assure sa propre motricité, mais sur chaque bord, des locomotives le maintiennent en bonne position à l'aide de gros câbles-guides amarrés à bord.

 

 

Dockers relax à Gatun

Une fois les câbles-guides amarrés à bord du navire, les dockers n'ont pas grand chose à faire, jusqu'à la sortie de la dernière écluse.

 

 

Sortie des écluses de Gatun (vue arrière)

30 mètres plus bas et 1 heure plus tard, le Bux quitte la dernière des trois écluses de Gatun et se retrouve en Baie de Limon, fin du canal et début de l'Atlantique. Le porte-conteneurs derrière nous sur la photo, vu de face, a la largeur maximale autorisée (Panamax) : 33 mètres, comme le Wish pris en mars. Les marges de manoeuvres latérales sont donc vraiment très minces. Au total, la traversée des 70 km du canal par le Buxfavourite aura nécessité 12 heures, dont 3 d'attente de nuit côté Pacifique, pour une facture d'environ 100.000 dollars. Ah oui, c'est pas donné, mais cela reste toujours bien moins onéreux pour l'armateur que la perte de temps et de fioul du contournement du continent sud-américain par le Cap-Horn. 

 

 

Arrivée au port de Colon

Pas franchement le grand beau temps côté Atlantique. L'orage est imminent, tout comme le contact avec ce remorqueur du port venant à notre rencontre.

 

 

Accostage à Colon

Les grues géantes s'affairent sur un porte-conteneurs voisin malgré les intempéries. Des portiques similaires vont rapidement s'occuper du Bux. Mais je ne le verrai pas, car moi je descends ici et file me mettre à l'abri de la pluie dans les bureaux du port. Quatre nuits à bord depuis Guayaquil, c'est un peu court, mais j'ai encore quelques projets nautiques en réserve pour plus tard.

 

 

Porte-conteneurs dans les écluses de Miraflores

Ce deuxième jeu de 2x2 écluses se trouve côté Pacifique, à 50 km de distance au sud-ouest de celles de Gatun. Comme je les ai ratées à bord du Bux pour cause d'heure ultra matinale, je me suis empressé d'aller les voir une fois à terre. C'est encore plus impressionnant vu d'en bas.

 

 

Porte-conteneurs dans les écluses de Miraflores

Un immeuble de quatre étages renfermant un musée, une cafette, des bureaux et des salles de réunion, offre un bon panorama du site. Je me suis dégourdi les jambettes entre le RdC et le dernier étage pour varier les prises de vue. Comme c'est la fin d'après-midi, ces deux cargos arrivent du lac Gatun et descendent vers le Pacifique. Ils sont également Panamax en largeur, alors ça racle sur le bord de temps en temps. 

 

 

Passage d'écluses à Miraflores

Ah oui, c'est du gros bateau qui passe ! Les dockers vont profiter de la fermeture de la porte pour traverser l'écluse et prendre leur service de nuit. Les bâtiments, le béton des écluses et l'acier des portes sont d'origine : 1913 ! Seuls quelques aménagements techniques ont été apportés au fil des ans comme l'éclairage pour travailler jour et nuit, les fermetures hydrauliques des portes d'écluses, les locomotives-guides.

 

 

Passage d'écluses à Miraflores

Pour varier les plaisirs, voilà que passe aussi un tanker. On aperçoit bien ici les locomotives-guides de chaque côté, qui le tiennent en laisse.

 

 

Fort de Portobelo

Bon, assez causé rafiots ! Passons à autre chose. Ce village panaméen côté Atlantique était au XVIIème siècle le plus grand port espagnol d'Amérique Centrale. Mais ses grosses fortifications ne l'empêchèrent pas d'être pillé par les concurrents européens un siècle plus tard.

 

 

Femme Kuna à Portobelo

Cette ethnie locale vit normalement recluse dans l'archipel panaméen des San-Blas. Mais quelques représentants se déplacent dans la région au gré des marchés pour vendre de l'artisanat local. Comme indigénat ne rime plus depuis longtemps avec naïveté, toute photo est obligatoirement facturée 1 dollar. Dilemme : je ne paye jamais mes photos ! Solution : un brin de causette et l'achat de pacotille pour la somme équivalente. Mais le sourire franc ne semblait pas inclus dans le tarif. Voilà ce que j'appelle des San-Blasés !

 

 

Panama-city

Ca a la couleur de Miami, ça en a aussi un peu le goût, mais ça n'en est pas ! En fait, la nouvelle ville de Panama-city est belle de loin, mais loin d'être belle.

 

 

Masure du vieux quartier de Panama-city

Loin des grattes-ciel prétentieux, le vieux quartier en cours de réhabilitation (mais pas encore cette rue !) vaut le détour malgré sa mauvaise réputation.

 

 

Déchargement de bananes à Yavisa

Et bien non, il n'y a pas que des flics suspicieux et des trafiquants de drogues à Yavisa, terminus de la Panaméricaine juste avant la jungle colombienne : Il y a aussi des cultivateurs de bananes. Encore qu'à la réflexion, je me dis que je ne suis pas allé vérifier le contenu des bananes en route vers Panama-city ! Tout comme les fruits, je ne me suis pas éternisé dans le coin à cause des contrôles incessants et de l'interdiction de s'aventurer hors de la ville sans escorte pour cause de narcos-trafiquants ! Demi tour vers Panama-city puis direction le Costa-Rica, beaucoup plus tranquille.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



02/10/2008
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